Le blogueur, désespérément à court de temps, ne sait que faire pour mettre un peu d’animation dans l’escalier. Il craint même d’ignorer l’art subtil de rédiger un billet expliquant qu’il n’a pas le loisir de rédiger un billet – ce qui est pourtant une façon élégante d’honorer l’espèce de contrat moral qui, me semble-t-il, s’établit qu’on le veuille ou non entre le rédacteur et son lecteur (noter ce singulier prudent…).

Le décompte des sujets laissés en plan commence à m’affoler. Sur « Internet et démocratie », la réflexion n’a pas encore été au bout de sa logique, alors que j’aimerais pouvoir tirer parti de tous les commentaires déjà proposés sous les billets consacrés au sujet. Une synthèse sur l’anglicanisme commence à prendre des allures encyclopédiques, et je pressens qu’il me faudra la ramener à des proportions plus modestes si je veux épargner l’indigestion au lecteur intéressé. Descartes et la politique continuent aussi de me trotter dans la tête, et je serais déçu de ne pouvoir continuer de gloser quelques textes que je trouve étonnants et fort suggestifs. Et j’oublie sûrement d’autres sujets effleurés ça et là – comme celui de la « communauté », qui a nourri (nourrit encore, il me semble), un échange fort passionnant entre quelques commentateurs de choc.

Je ne parle même pas de l’actualité : entre la mort de Lévi-Strauss et le débat bessonien sur l’identité nationale, il y a largement de quoi alimenter la discussion en ce moment. Plus, quelques livres ou films lus ou (re-)vus récemment, qui me démangent le clavier : si vous n’avez pas repéré le discret, mais très remarquable Petit éloge du catholicisme que vient de publier Patrick Kéchichian, si vous avez aimé Gran Torino ou Into the Wild, j’espère trouver l’occasion d’en dire bientôt du bien

Je prends ce décompte comme autant de rendez-vous pour le prochain avenir, et souhaite à tous un excellent week end. Et je retourne à mes copies, à la préparation des cours et autres babioles qui me détournent d’une activité dont j’avais mal mesuré, au début de ce blog, l’exigence et l’intérêt.